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Paul ARIES - Site Officiel
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18 décembre 2015

Contre la participation austéritaire : votons des budgets en déséquilibre !

 

Les collectivités locales sont partout en train de voter leurs budgets. Elles ont l’obligation, contrairement à l’Etat, de voter des budgets en équilibre même si l’Etat impose des réductions massives de recettes. La diminution qui était déjà de 1,5 milliard d’euros en 2014 sera de 3,67 milliards par an jusqu’en 2017 et sans doute autant ensuite. Cette politique du gouvernement « socialiste » avec le soutien des écologistes (car EELV a voté les budgets nationaux) met l’ensemble des territoires en danger et empêche toute politique alternative. Comment mener une politique de transition écologique dans ce contexte ? Comment défendre et étendre la sphère de la gratuité ? On coupera en premier dans les subventions aux associations et notamment, les faits le prouvent déjà amplement, dans les subventions aux associations à caractère social, politique, culturel. Le Parti « socialiste » et ceux qui  votent ses budgets vont créer une France sans association, une France sans lien social, une France atrophiée. La droite proteste, bien sûr, mais elle est de mauvaise foi car son idéologie la porte à choisir le financement privé contre le financement public, à choisir le mécénat plutôt que l’impôt. Les villes couperont ensuite dans les budgets des services culturels (festival, spectacle de rue), sociaux (aides aux démunis), elles rendront payants des services jusqu’alors gratuits ou quasi-gratuits, elles multiplieront, sous prétexte d’économie, les délégations de service public auprès des grandes firmes capitalistes comme Veolia. Ces villes du Front de gauche, qui acceptent de conduire des politiques de droite, ne voient-elles pas qu’elles sont en train de sacrifier ce qui faisait justement la spécificité des villes populaires, notamment communistes, qu’elles sont en train de vendre leur âme, sous le prétexte de prouver que nos élus sont de « bons gestionnaires » ? Nous préparons ainsi la défaite de nos villes et la victoire de nos adversaires, notamment du FN qui se frotte joyeusement les mains. Le vote du budget est l’acte majeur politique d’une collectivité c’est pourquoi il engage avant tout la responsabilité politique des élus. La question de la responsabilité administrative ne vient que bien après. Les villes de gauche doivent refuser de voter des budgets en équilibre, mettant ainsi la balle dans le camp du Préfet (donc de l’Etat), qui saisira la Chambre régionale des comptes (CRC), laquelle proposera des mesures, que les villes continueront alors de refuser. Nous remettrons au pire les clefs de la bourse au Préfet (qui ne saurait qu’en faire face à un mouvement massif de désobéissance) mais nous conserverons intact notre parole politique et nos valeurs. Nous n’avons pas d’autre choix, sauf à nous décrédibiliser totalement et à accepter de devenir les « idiots utiles » d’un système austéritaire. Nous voyons en effet des villes de gauche, comme celles de droite, afficher massivement des banderoles contre la réduction des dotations de l’Etat, mais ces mêmes villes mettent cependant en œuvre des politiques austéritaires qu’elles disent dangereuses. Les élus se transforment alors en « bons gestionnaires » reprenant les clichés, les images, les formules, les réflexes qui sont ceux de la droite et de la fausse gauche, invitant à réaliser des économies, habituant les citoyens au discours austéritaire, banalisant tout ce que l’on combat. Nous voyons même des villes du Front de gauche inventer la « participation austéritaire » en invitant la population à proposer des solutions pour réduire les dépenses et équilibrer ainsi les budgets. Ces villes organisent des réunions publiques, sous prétexte de démocratie participative, en présentant les recettes et les dépenses sous forme de petits blocs de Lego, avec les montants réels indiqués sur chaque brique, puis en demandant aux habitants, réunis en petits groupes, de proposer, sous la conduite d’animateurs, des diminutions de charges… un gymnase en moins, des subventions coupées, etc. Ces élus de gauche se mettent à réagir comme ceux de droite et pire encore apprennent aux citoyens à adopter des réflexes de droite.  J’appelle donc solennellement les villes de gauche à ne pas devenir les meilleurs gestionnaires de l’austérité. J’appelle les villes de gauche à désobéir et à voter systématiquement des budgets en déséquilibre. J’appelle individuellement chaque élu à ne pas suivre les consignes de vote. La France n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui.

PS : Les déclarations du Premier secrétaire du parti « socialiste » qui affirment que les têtes de listes EELV se sont déjà engagées par écrit à réaliser l’union au second tour des régionales confirment notre éditorial du N° des Zindigné€s d’octobre 2015. Ce sera sans nous ! Camarades candidats, prenez garde à ce que votre choix (PCF, EELV…) de toujours finir par voter socialiste au second tour ne conduise pas une partie du peuple de gauche à rester chez soi au premier tour.

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